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Saya Becuwe
14 février 2012

Discours de Pierre Zimmermann

Discours d’ouverture de l’exposition Saya Becuwe et Art Thaï

Pour débuter mon intervention, je ne peux ignorer l’un des préceptes du bouddhisme : « S’efforcer de ne pas user de paroles inutiles  ». Je vais donc être aussi bref que possible.

Je pense aussi  utile de citer Bouddha lui-même : « Doutez de tout et surtout de ce que je vais vous dire ».

Il y a un doute toutefois  que nous ne devons pas avoir, c’est l’excellente harmonie qui règne entre les œuvres picturales de Saya Becuwe et les sculptures de l’Art Thaï qui animent et rythment cette  exposition. Un choix de mise en résonnance que nous avions fait et que nous espérions judicieux lors de la préparation de cette exposition.

Entre la tâche impressionnante assignée aux sculpteurs pour rendre la puissance, la beauté, la spiritualité de divinités intangibles et invisibles et celle à laquelle Saya s’est consacrée pour nous faire partager son inspiration contemplative de la nature et des lacs, il y a une sorte de lien qui pour notre plus grande joie, transcende notre émotion.

L’apparente quiétude des eaux tranquilles des tableaux de Saya, dans leur originale verticalité, appelle à l’élévation et à la spiritualité, et d’une certaine façon me fait penser à l’un des huit symboles auspicieux du bouddhisme, la fleur de lotus qui flotte sur l’eau après y avoir pris racine et qui représente la progression de l’âme, du matérialisme à l’eau de l’expérience, avant d’atteindre le soleil de l’illumination.

Cette illumination que les changements de lumière des tableaux ou du spectre des couleurs utilisées pas Saya  nous engagent à atteindre. La présence dans certains tableaux de textes, écrits dans une cryptographie inconnue qui intrigue, invite à la recherche de la connaissance et à la méditation et rejoint là aussi les pratiques bouddhistes.

Saya nous dit que ces eaux-miroir sont comme un double de la réalité. L’invisible de vient réalité, l’abstrait rencontre le figuratif, l’impression se concrétise, l’immuable côtoie l’éphémère, les émotions, les passions de l’artiste sont livrées sans égotisme au public qui est invité, dans la sérénité, à partager une vision d’un monde que s’est construit l’artiste avec son talent, sa sensibilité et son inspiration.

Les bronzes figés dans la perfection d’un style consacré et immuable répondent à la liberté d’expression de Saya et témoignent de la permanence de l’art à travers le monde et les siècles.

« Nous sommes ce que nous pensons. Tout ce que nous sommes résulte de nos pensées. Avec nos pensées , nous bâtissons notre monde. » A cette citation de Bouddha, j’ajouterai pour terminer : partageons ce monde que nous bâtissons avec nos pensées et comme le fait ce jour Saya acceptons d’échanger nos émotions avec d’autres et avec le dieu Ganesch levons les obstacles de l’illusion et de l’ignorance.

Pierre Zimmermann, Adjoint à la culture  

Espace Culturel de Bondues, le 29 janvier 2011

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